Acupuncture et pharmacopée
L’acupuncture
L'acupuncture agit sur le Qi (prononcé tchi). Le Qi peut être traduit par ce flux d'énergie, ce souffle de vie, qui circule dans tout le corps par la voie des méridiens. Dans toutes choses vivantes, il y a du Qi. C'est un concept difficile à traduire dans la mesure où il s'agit de quelque chose qui évolue tout le temps, qui se condense ou au contraire qui peut devenir plus éthéré.
En stimulant certains points d'une manière précise, le but de l'acupuncture est donc de modifier le cours de ce flux énergétique de façon à :
• Soulager des blocages
• Avoir une action particulière sur certaines fonctions physiologiques et organiques du corps
• Redistribuer ce flux énergétique hors de certaines zones accusant un excédent vers des régions du corps qui sont au contraire en déficience.
Pour ce faire, des aiguilles (stériles et à usage unique) sont insérées à la surface de la peau. Celles-ci sont alors stimulées d'une manière bien précise, soit en tonification, soit en dispersion, selon le problème rencontré.
L'acupuncteur utilise, en général, entre 1 à 15 aiguilles qui reste posées entre 15 à 40 minutes. La sensation ressentie, lors de l'insertion de celles-ci, peut être comparée à une piqûre de moustique. Mais il se peut qu'elle soit plus prononcée, allant du picotement à l'engourdissement, voire à la décharge électrique. Tout ceci est positif et résulte de l'activation du Qi, essentielle à la guérison.
En général, un traitement d'acupuncture est relaxant et certaines personnes s'endorment durant la séance.
Mais il n'y a pas que les aiguilles. L'acupuncteur peut avoir recours à d'autres procédés complémentaires de stimulation :
• La moxibustion ou Jiu Fa consiste à appliquer de la poudre d'armoise séchée soit directement sur les aiguilles ou sur des rondelles d'ail, de gingembre, sur du gros sel, soit sous forme de bâtons que l'on tient à distance au-dessus des points. Cette chaleur dégagée par la combustion d'un cône ou d'un bâton de moxa sert essentiellement à réchauffer les points d'acupuncture dans le but de chasser le froid, faire circuler le Qi et le sang et de tonifier certaines personnes. C'est une technique douce, agréable et qui donne de bons résultats.
• Les Ba Guan Zi sont des ventouses que l'on fixe sur un point ou que l'on peut faire glisser le long d'un méridien. Les ventouses sont utilisées pour expulser des facteurs pathogènes (comme du froid, de la chaleur, etc.) qui se logent dans les méridiens et entravent la bonne circulation du Qi et du sang. Ce blocage peut provoquer des douleurs telles que des rhumatismes, contractures, etc. Les ventouses sont alors une bonne solution pour traiter cela. Cette technique était d'ailleurs bien connue à l'époque en Occident et a été malheureusement oubliée au fil du temps.
• Le Pi Fu Zhen (appelé aussi fleur de prunier) est un petit marteau souple doté de 7 aiguilles fines avec lequel on frappe légèrement la surface de la peau jusqu'à l'apparition de rougeur ou d'un saignement léger. Cette technique peut être utilisée dans les atteintes de chaleur ou pour les personnes ne supportant pas les aiguilles, pour autant que la pathologie se situe à la surface du corps, au niveau des méridiens. Cette pratique peut être accompagnée de l'application de ventouses.
• L' auriculothérapie part du principe que l'oreille est le reflet du corps. Les différents organes sont ainsi représentés sur l'ensemble de l'oreille. L'acupuncteur, par l'insertion de fines aiguilles ou par la pose de petites billes qui peuvent restées plusieurs jours, cherche à stimuler les différents organes à traiter.
L'acupuncture comporte quelques contre-indications qu'il est nécessaire de respecter :
• La grossesse : l'acupuncture est tout à fait adaptée tout au long de la grossesse. Mais il est impératif que le thérapeute soit au courant avant la séance afin de pouvoir adapter le traitement. En effet, certains points peuvent provoquer de fortes contractions utérines, ce qui est donc fort utile pour faciliter le travail lors de l'accouchement et d'en réduire le temps, par exemple.
• Troubles hémostatiques : pour les personnes souffrant de problèmes de saignement ou de coagulation, l'acupuncture n'est pas indiquée.
• Tumeurs malignes : la pose d'aiguille sur une tumeur maligne est strictement interdite. Cependant, en complémentaire avec des traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie par exemple, l'acupuncture peut être une bonne solution pour diminuer les effets secondaires de ceux-ci et, de ce fait, pour améliorer la qualité de vie du patient.
La pharmacopée
La prescription de plantes chinoises se fait essentiellement sur ordonnance par un thérapeute agréé et est en général en partie remboursée par les assurances complémentaires.
Je travaille essentiellement avec un pharmacien spécialisé dans la pharmacopée chinoise (pharmacina-dhao.ch).
Tout pharmacien en Suisse a le devoir de pharmaco-vigilance. Collaborer ensemble offre donc un gage de garantie, d’authenticité et de pureté des produits. Les plantes chinoises vendues dans leurs officines sont par ailleurs toutes agrées et contrôlées par Swissmedic.
La collaboration s’effectue très bien et est relativement simple. Après l’envoi de l’ordonnance par email, le pharmacien prépare la formule de plantes et l’envoie par poste. En général, la prescription arrive dans les deux jours après la séance, directement dans la boite aux lettres du patient.
La phytothérapie est, en Chine, la discipline la plus importante de la MTC. La pharmacopée officielle de l'État chinois recense environ 500 plantes. Mais la matière médicale complète représente plus de 6 700 produits différents. C'est une méthode qui a fait ses preuves au cours des siècles ; elle est efficace, fiable et sûre pour autant que les prescriptions soient faites par un praticien qualifié et que les plantes soient importées et distribuées par des canaux officiels et contrôlés. En effet, ces deux paramètres sont très importants pour éviter toute erreur ou accident.
Le terme de « plantes chinoises » fait référence aux produits d'origine végétale (feuilles, racines, fleurs, …), minérale (coquillages, …) ou, plus rarement, animale (scorpion, mue de serpent, …). Les préparations médicinales sont souvent complexes et peuvent comprendre plus d'une vingtaine d'ingrédients. Certaines de ces plantes vont traiter directement la cause de la maladie, d'autres auront pour fonction d'assister les propres défenses du corps, tandis que d'autres seront incorporées pour atténuer d'éventuels effets secondaires de certains ingrédients.
Il y a différentes formes de préparations possibles : tisanes, décoctions, vins médicinaux, tablettes au miel, poudre.
Cependant, la décoction reste la forme la plus utilisée malgré sa préparation un peu compliquée. Cette modalité permet d'individualiser le traitement et d'avoir de meilleurs résultats. En effet, partant d'une formule traditionnelle de plantes –qui date souvent de plusieurs siècles -, le praticien peut ainsi la modifier quelque peu que ce soit du point de vue du grammage ou de la composition.
Les tisanes sont plus légères et représentent plus un accompagnement diététique pendant un traitement d'acupuncture, par exemple. Cependant, leur rôle ne doit pas être sous-estimé dans la mesure où leur prise régulière contribue à rééquilibrer efficacement le corps.
Les vins médicinaux sont une macération de plantes dans de l'alcool de grain. La posologie est, en général, une cuillère à café de ce vin dans un verre d'eau. L'avantage de cela est que, par le biais de l'alcool, les plantes vont très vite aux ligaments et aux muscles. De plus, cette préparation peut se conserver longtemps.
Les tablettes au miel sont des plantes moulues qui ont été mélangées à du miel. Ce sont des formules traditionnelles qui, de ce fait, contrairement à la décoction, ne peuvent pas être modifiées. C'est une forme de préparation très ancienne dans la médecine traditionnelle chinoise.
Les poudres sont des plantes micronisées qui, mélangées à de l'eau chaude, sont avalées telles qu'elles. De nouveau, il s'agit de formules fixes, non modifiables.